Vers une « dronisation de masse » des forces terrestres : focus sur Taiwan, laboratoire d’un nouveau type de dissuasion

illustration fronisation de masse

Illustration © concept de dronisation de masse (génerée par IA) 

En démultipliant ses capacités de production et en dotant chaque arme d’unités dédiées, Taïwan engage une montée en puissance accélérée de ses moyens drones, confirmant en cela le changement de paradigme en cours non seulement en termes de guerre terrestre, mais en termes de dissuasion face à une grande puissance aux moyens incomparables. Un changement de paradigme basé sur la substitution autant que faire se peut « des ressources humaines par la technologie » et du poids des combattants « par la puissance de feu » (1)

La décision annoncée en mai dernier de doter l’armée de Terre de drones préfigure une évolution fondamentale de la stratégie taiwanaise consistant à faire en sorte que la « Chine se réveille chaque matin avec le sentiment qu’aujourd’hui n’est pas la bonne journée pour envahir [Taiwan] », selon l’expression du ministre de la défense Wellington Koo lors d’une interview accordée alors au Wall Street Journal (2).

C’est en ce sens que ce que l’on peut appeler la « dronisation de masse » du champ de bataille concourt aujourd’hui à une stratégie de dissuasion beaucoup plus globale tant au niveau des opérations militaires que dans l’implication d’une base industrielle commerciale à même de répondre aux besoins de ces dernières.

 

Taïwan, miroir asiatique de l’Ukraine face à la menace de haute intensité : la revanche de la technologie sur la géographie

 

La dotation de l’armée de Terre en unités drones dédiées s’inscrit dans la poursuite d’un processus de dronisation des forces armées taiwanaises dans leur ensemble, lequel fut initié par le Corps des Marines, dont certains bataillons de chars et d’artillerie ont déjà été convertis en escadrons de drones. Elle s’inscrit ainsi dans une stratégie interarmées plus large dite « à trois niveaux » rendue publique voici quelques jours (3).

Selon les déclarations du ministère de la défense taiwanais reprises dans différents médias taiwanais et internationaux, l’emploi de drones doit concrètement répondre aux impératifs d’une stratégie de déni multi-domaines et de résilience en s’articulant autour de trois niveaux de puissance de feu :

– le niveau opératif interarmées (« joint operations level » ) avec des missions ISR et assaut de longue portée et de longue durée aériennes et navales ;

– le niveau tactique (« tactical level ») avec des missions de reconnaissance et d’identification des forces navales et amphibies, de saturation de leur défense aérienne et d’appui aux opérations de déni d’accès côtier ;

– le niveau du champ de bataille (« combat level ») avec une capacité de reconnaissance et d’identification en temps réel permettant un meilleur ciblage, une réactivité accrue en termes de riposte et une coordination plus fine des actions à mener sur le littoral et en profondeur.

Le renforcement des capacités en matière de missiles et de drones doit être alimenté par l’octroi d’un budget spécifique estimé par certaines sources à 30 milliards de dollars américains, l’objectif en ce qui concerne les drones étant notamment de déployer près de 50 000 drones (48 750 pour être exact) d’ici 2027 (4).

Cette dotation comprend deux volets :

– un volet d’achats sur étagère de drones, mais aussi de pièces, composants, logiciels et, de façon générale, de moyens de production dans ce domaine ;

– la constitution d’une capacité de production souveraine avec comme ambition la fabrication de cinq nouveaux types de drones dans les deux ans (5).


Taiwan est ainsi en train de se doter progressivement d’une dizaine de types de drones différents. En ce qui concerne les drones de surveillance et de reconnaissance, les experts en listent six : les drones Tactical Short-Range II, Target Acquisition, Micro, Land-based, Shipborne et Surveillance, lesquels sont tous – à l’exception du drone MALE MQ-9B Sea Guardian américain (dont la livraison commencera en 2026) – de fabrication locale. En ce qui concerne les drones d’attaque et munitions rôdeuses, deux sont d’origine locale – à savoir les Chien-Hsiang et Jin-Feng – et deux d’importation américaine – les Spring Knife 300 (ou Switchblade 300) et les drones multi-missions ALTIUS-600 -.
Cette dynamique d’acquisition quais-instantanée reflète une pression existentielle ressentie à Taiwan très similaire à celle vécue en Ukraine et les retours d’expérience du théâtre européen s’avèrent en conséquence logiquement très présents dans cette démarche, non seulement en termes de tactiques d’emplois, mais aussi en termes de spécificités techniques : le drone dit « overkill », développé conjointement par la société Thunder Tiger et l’Institut national Chung-Shan des sciences et technologies (NCSIST), intègre ainsi les mêmes systèmes de frappe et de caméra de nouvelle génération que ceux utilisés par l’Ukraine (6), une technologie fabriquée par Auterion (société suisse fondée à Zurich en 2017 basée aujourd’hui aux Etats-Unis et en Allemagne) facilitant une montée capacitaire rapide.

La lutte anti-drone n’est bien-sûr pas en reste et est une priorité croissante depuis quelques années en raison d’incursions chinoises de plus en plus fréquentes. Taïwan développe notamment des capacités anti-drones combinant brouillage multispectral et intercepteurs de nouvelle génération.


En termes de doctrine d’emploi, une grande partie des systèmes autonomes dont se dotent les autorités militaires taiwanaises est considérée comme des consommables, à l’image des munitions, confirmant un peu plus l’impact du conflit ukrainien dans les réflexions stratégiques jusqu’en mer de Chine et le basculement doctrinal majeur évoqué plus haut.

 

Vers une montée en puissance de nouvelle génération

 

Pour le ministre de la défense taiwainais et à l’image de nombre de nations dans le monde, il s’agit dorénavant de s’appuyer sur le potentiel et l’expérience du secteur civil pour accélérer l’innovation et l’autonomie des forces armées et de s’orienter vers une montée en puissance ultra-rapide basée sur « une nouvelle formation, une nouvelle façon de penser, de nouveaux équipements et de nouvelles technologies » (7).

En termes de formation, quatre centres d’entraînement dédié aux drones ont récemment vu le jour : un pour l’armée de Terre (8), un pour l’armée de l’Air, un pour la Marine et, en son sein, un autre spécifique au corps des Marines -, tandis que l’intégration du pilotage de drones dans le cursus ab initio des officiers est devenue réalité l’été dernier. L’idée est de non seulement constituer un vivier de pilotes qualifiés, mais d’exposer rapidement les jeunes recrues aux compétences requises en matière de guerre asymétrique au travers des neuf académies militaires du pays. La formation concerne non seulement l’emploi tactique, mais aussi la maintenance des drones pour laquelle des défaillances ont, par le passé, été identifiées au sein de l’armée de Terre en particulier (9).

Mais c’est surtout en matière de résilience et de souveraineté que cette « nouvelle façon de penser » semble rapidement trouver ses marques : déjà champion du monde dans certains secteurs clés de l’électronique commerciale (avec notamment plus de 90% de la production des puces les plus avancées), Taiwan a pour ambition affichée de devenir un pôle régional de construction de drones libres de tout composant chinois (« China-Free UAV Hub ») (10). Pour les observateurs, même si la constitution d’une nouvelle filière en si peu de temps s’avère très ambitieux, la reconfiguration de certaines chaînes de production existantes est parfaitement faisable et en conforte la crédibilité (11).

Depuis 2023-2024, Taïwan a donc lancé un vaste programme de production nationale de « drone souverain » (« Indigenous Drone Program ») (12) destiné à réduire toute dépendance envers les composants d’origine chinoise, qu’il s’agisse des cartes de vol, batteries, GPS ou autre… Une politique qui s’est accélérée récemment avec la prise de conscience de la dépendance de plusieurs modèles commerciaux utilisés par les forces taïwanaises à des éléments produits par des fabricants chinois. Afin de réduire les risques de cyber-intrusion et de sabotage, le développement d’une chaîne d’approvisionnement sécurisée – locale ou alliée – au sein de laquelle aucun maillon ne dépend de fournisseurs chinois est aujourd’hui plus que jamais d’actualité, même si le défi est d’importance, puisque, d’après nombre de sources, la Chine représente à elle seule 90% du marché des drones commerciaux (13).

L’objectif industriel est de créer un « hub » de production de drone d’une valeur de 40 milliards de nouveaux dollars taïwanais (NT$) à horizon 2030, soit environ 1,3 milliard de dollars américains. Le ministère taïwanais de l’Économie (MOEA) a annoncé dans cet esprit un plan de développement pour faire de Taïwan un centre régional de fabrication de drones civils et militaires devant conduire à une standardisation des composants (propulseurs, optiques, contrôleurs de vol), au travers d’une politique d’incitations fiscales et de subventions pour les start-ups et les PME et par le biais de partenariats internationaux alliés (tels celui avec Auterion (14)), sachant que la moitié des MoU conclus par Taiwan concernent des pays européens.

L’Europe, a de fait, en raison de la guerre en Ukraine, déjà supplanté les Etats-Unis comme première destination d’exportation de drones taiwanais. D’après le site « english.cw.com.tw » correspondant à la publication taiwanaise « CommonWealth Magazine (Taiwan), « les exportations taïwanaises de drones vers l’Europe ont bondi depuis le quatrième trimestre 2024, l’Europe dépassant les États-Unis en tant que premier marché de Taïwan, un changement induit par les interdictions d’exportation imposées par la Chine à l’Ukraine. Au deuxième trimestre 2025, les cinq principales destinations des drones taïwanais étaient la Pologne, l’Allemagne, les États-Unis, la Tchéquie et l’Autriche. La Pologne représentait 9 307 unités (66,8 %), suivie de l’Allemagne avec 1 706 unités (12,3 %) et de la Tchéquie avec 1 113 unités (8,0 %) (…) » (15)

Une offre nationale de drones multi-usages civils (agriculture, surveillance environnementale, secours en cas de catastrophe) doit peu à peu remplacer les importations chinoises et être exportable vers les pays alliés de Taiwan, tandis que dans le secteur militaire le projet « Drone National Team » (16) réunit déjà plus d’une centaine d’entreprises taiwanaises autour du NCSIST.

Parallèlement au renforcement de la dissuasion sur le front militaire et des capacités de déni, le développement de ce pôle capacitaire souverain constitue en lui-même un outil de résilience stratégique. En s’appuyant sur sa propre électronique, mais aussi sur des logiciels et composants japonais, européens ou américains, Taïwan se positionne comme fournisseur alternatif pour les démocraties asiatiques (Philippines, Japon, Corée du Sud, Vietnam) et apporte une brique supplémentaire à la construction en cours d’un « écosystème indopacifique de défense » des pays démocratiques comparable aux programmes européens de souveraineté technologique, tels EDIDP (« European Defence Industrial Development Programme » ou Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense) et EUMAN (« European Military Airworthiness Network ») en matière de navigabilité et d’interopérabilité (17).

Le principe de « friend-shoring » développé par le Trésor américain sous l’administration Biden (18), ou encore les mécanismes dits de « trusted supply chains », développés en Europe dans le domaine cyber via l’ECSO (« European Cyber Security Organisation » ) ou l’ENISA (« European Union Agency for Cybersecurity ») (19), visant à sécuriser les chaînes d’approvisionnement stratégiques prennent ici une connotation nouvelle.

De même, d’un point de vue strictement militaire, l’espoir de la constitution d’un réseau allié de capteurs ISR véritablement efficace pour contenir, par la dissuasion, les menaces en Indopacifique semble prendre vie. La proposition américaine faite récemment à Kuala Lumpour, lors du 47e Sommet de l’ASEAN, en vue d’une connaissance partagée de la situation en mer de Chine (« Shared Maritime Domain Awareness ») (20) va en tout cas certainement dans le sens de ce que l’on pourrait schématiquement appeler une politique d’endiguement par les drones.

Tout comme dans le cas de l’Ukraine, la « dronisation de masse » taïwanaise illustre ainsi la mutation des petites puissances technologiques face aux géants militaires : transformer la vulnérabilité en puissance distribuée, et la contrainte – temporelle et géographique – en levier d’innovation stratégique.

L’insularité de Taiwan ne permet bien sûr pas de calquer les RETEX de l’Ukraine, pays continental par excellence, mais ces deux nations semblent indéniablement jouer un rôle de laboratoire d’innovation stratégico-militaire dans un monde où les repères sont en cours de re-paramétrage.

Dans le domaine des drones, les autres îles de la région sont bien sûr loin d’être en reste : le Japon dispose d’un avantage capacitaire supérieur dans ce domaine, les Philippines font particulièrement preuve d’innovation en matière de drones navals, la Malaisie, l’Indonésie ou encore le Vietnam développent leurs capacités ISR, etc. Mais nul doute que le caractère dual et la spécificité de la montée en puissance taiwanaise dans le domaine des drones suscitent l’intérêt de ces dernières : le renforcement de la dissuasion régionale et une offre d’approvisionnement supplémentaire sont considérés comme des facteurs de stabilité. Taiwan est ainsi généralement perçu non seulement comme un laboratoire d’innovation, mais aussi comme un partenaire potentiel.

Mais, tout comme en Europe, l’Asie doit faire face aux mêmes défis régionaux communs en matière d’attribution des menaces (en particulier celles relevant de la zone dite grise (21), mais aussi de logistique, d’interopérabilité ou encore de certification. La mise en place d’une architecture de défense distribuée passe par une coordination interarmées et interalliés la plus étroite possible et l’intégration des drones dans cette architecture ne fait que renforcer cet adage bien connu face à un ennemi dont l’une des forces est précisément son caractère plus centralisé.

Par Murielle Delaporte

 

Notes et références

1 La citation exacte en anglais est la suivante : « The development of unmanned vehicles by the ROC Armed Forces follows the principle of « technology replacing manpower and firepower replacing troop strength » (…) ». Elle est issue de : Yu Kai-hsiang, The ROC Armed Forces utilize drones in a three-tiered, four-unit-specific manner, focusing on tactical training, Central News Agency, 3 novembre 2025 (https://www.cna.com.tw/news/aipl/202511030225.aspx)

2 Joyu Wang, Taiwan’s Military Plans New Drone Units in Preparation for Potential China Invasion, The Wall Street Journal, 22 mai 2025 (https://www.wsj.com/world/asia/taiwans-military-plans-new-drone-units-in-preparation-for-potential-china-invasion-5e26bac0)

3 Christine Casimiro, Taiwan Unveils Three-Tier Drone Strategy to Boost Defense Readiness, the Defense Post, 4 novembre 2025 (https://thedefensepost.com/2025/11/04/taiwan-drone-strategy/)

4 https://def.ltn.com.tw/article/breakingnews/5132448

5 https://thedefensepost.com/2025/08/11/taiwan-drone-soldier-training/

6 https://thedefensepost.com/2025/07/04/taiwan-overkill-drone-china/ ; https://www.ft.com/content/23069435-ada0-4494-9ec0-b4730be8a124;
Pour la partie stratégique, voir par exemple : https://www.usni.org/magazines/proceedings/2025/april/envisioning-hellscape-ukrainian-lessons-taiwan-drone-strategy

7 Yu Kai-Hsiang, ibid.

8 L’armée de Terre taiwanaise a inauguré le sien en janvier 2025. Voir par exemple sur ce sujet : https://www.taipeitimes.com/News/taiwan/archives/2025/01/19/2003830477

9 Ibid, https://def.ltn.com.tw/article/breakingnews/5132448

10 https://www.straitstimes.com/asia/east-asia/amid-chinese-security-threat-are-drones-the-next-big-thing-for-taiwan-after-chips

(11) Voir par exemple : https://nationalsecurityjournal.org/taiwan-has-a-secret-weapon-to-beat-a-chinese-invasion-drones/

(12) Voir par exemple : https://www.armyrecognition.com/news/aerospace-news/2025/taiwan-ramps-up-drone-production-with-1-4b-program-to-counter-rising-threats-from-china

(13) Cité notamment dans : https://www.auvsi.org/advocacy/advocacy-initiatives/partnership-for-drone-competitiveness/at-a-glance/ ; on le retrouve dans d’autres sources telles : https://www.forbes.com/sites/davidjeans/2025/04/16/silicon-valley-drones-china-problem/ ; https://wisconsinwatch.org/2025/08/china-drone-global-market-commercial-military-duffy-wisconsin/

(14) https://www.reuters.com/business/aerospace-defense/taiwan-seals-ukraine-combat-tested-drone-software-deal-help-deter-china-2025-06-17/

(15) La citation originale est la suivante : “Taiwan’s drone exports to Europe have surged since Q4 2024, with Europe surpassing the U.S. as Taiwan’s top market—a shift driven by China’s export bans to Ukraine. By Q2 2025, the top five destinations for Taiwanese UAVs were Poland, Germany, the U.S., Czechia, and Austria. Poland accounted for 9,307 units (66.8%), followed by Germany with 1,706 units (12.3%) and Czechia with 1,113 units (8.0%) (…) “. Elle est issue de : https://english.cw.com.tw/article/article.action?id=4361

(16) Voir par exemple sur ce concept de « Drone National Team » : https://www.politico.eu/article/taiwan-eyes-war-drones-to-counter-china/

(17) Voir : https://ec.europa.eu/info/funding-tenders/opportunities/portal/screen/programmes/edidp ; https://defence-industry-space.ec.europa.eu/eu-defence-industry/european-defence-industrial-development-programme-edidp_en ; https://eda.europa.eu/docs/default-source/documents/emar-21-amc-gm-edition-1-3-%281-feb-2018%29—approved.pdf

(18) Stratégie de sécurité économique, le « friendshoring » (ou « ally-shoring » dans le domaine militaire) désigne la relocalisation des chaînes d’approvisionnement critiques vers des pays amis ou alliés partageant les mêmes valeurs politiques, notamment démocratiques, pour réduire la dépendance à des États jugés hostiles ou instables. Le terme apparaît publiquement pour la première fois en 2021 lors d’un discours de Janet Yellen, secrétaire américaine au Trésor (Department of the Treasury), au Forum économique mondial de Davos (2021).
Sur le concept de « Friendshoring », voir : https://home.treasury.gov/news/press-releases/jy2654 ; https://www.iiss.org/publications/strategic-comments/2022/the-friend-shoring-of-supply-chains/
Ou encore :
https://fortune.com/2022/07/19/what-is-friendshoring-janet-yellens-new-strategy-fixing-supply-chain-crisis/ ;https://sccei.fsi.stanford.edu/china-briefs/friendshoring-nearshoring-reshoring-how-us-trade-relationship-china-evolving ; https://www.cfr.org/blog/friendshorings-devil-details ; https://www.csis.org/analysis/friendshoring-vs-onshoring

(19) Voir notamment les rapports de l’ECSO et de l’ENISA : https://ecs-org.eu/activities/standardisation-certification-and-supply-chain-management/ ; https://www.enisa.europa.eu/sites/default/files/publications/Good%20Practices%20for%20Supply%20Chain%20Cybersecurity.pdf

(20) https://defense.info/featured-story/2025/11/secretary-of-war-hegseths-maritime-domain-awareness-proposal-for-the-south-china-sea/ ; https://dronexl.co/2025/11/01/pentagon-chief-us-drone-technology-counter-china/

(21) Voir par exemple sur ce vaste sujet l’étude de CSIS suivante : https://www.csis.org/analysis/signals-swarm-data-behind-chinas-maritime-gray-zone-campaign-near-taiwan

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